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Un dangereux équilibre entre rapidité et sécurité

 

En 1995, le magasin Sampoong s’effondre à Séoul en faisant 502 morts et 937 blessés. Une des pires catastrophe dans l’histoire du pays.

 

Une enquête a dévoilé par la suite des modifications illégales et des pots-de-vin perçus par des responsables municipaux. Les locaux ont été agrandis avec des matériaux bon marché, fragilisant le bâtiment. Une situation similaire au Sewol qui a été transformé de manière illégale peu avant le naufrage.

 

De 1995 jusqu’aux années 2010, de nombreuses catastrophes viendront se succéder comme l’incendie du métro de Daegu ou des collisions de KTX dans le pays. Les accidents représentent 12,8 % des décès en Corée du sud. En 2014, le pays est en tête de l'OCDE en termes de nombre de décès par accident. La culture du rapide, appelé “ppali ppali” (“vite vite”), est omniprésente dans la société coréenne et peut expliquer en partie ce grand nombre d’accidents par cette volonté de construire toujours plus vite.

La chute de la conseillère de l’ombre

 

Choi Soon-Sil, surnommée aujourd’hui “la Raspoutine coréenne”, profite du statut de Park Geun-hye depuis de nombreuses années. En mai 2016, elle paie la prestigieuse université Ehwa pour y faire admettre sa fille. Cette injustice n’a pas été révélée par la presse ou les autorités : ce sont les étudiantes d’Ehwa qui ont dénoncé ce traitement de faveur.

 

Choi Soon-Sil a eu la main sur la rédaction de plusieurs discours présidentiels. Elle a eu accès à des documents confidentiels mais a nié ces accusations. Aujourd’hui, son rôle lors du naufrage est toujours méconnu.

 

Elle finit par être condamnée à 20 ans de prison en novembre 2017. Elle est reconnue coupable d'abus de pouvoir et corruption. La photo dévoile l'arrestation de ce personnage dégageant une aura de démence. Elle va se déchaîner au tribunal et demander la peine de mort : "S'il vous plaît, tuez-moi. Il n'y a aucune raison de vivre ! Je me sens si frustrée et incomprise ! Je préfère mourir que de vivre ça ! Tuez-moi !".

Rassemblement citoyen pour la démocratie

 

La révélation du scandale “Choigate” par les médias secoue l’opinion publique qui décide de se réunir en masse pour manifester. La révolution des bougies se met en place et devient l’un des plus grands rassemblements dans l’histoire de la Corée.

 

Chaque samedi, d'octobre à décembre 2016, des millions de personnes manifestent dans tout le pays, chandelle à la main, pour réclamer la démission immédiate de Park Geun-Hye.

 

Observez sur cette photographie ce moment historique : des milliers de manifestants brandissent bougies et pancartes appelant au départ de la présidente à Séoul. Ils finissent par obtenir justice et la présidente est destituée officiellement le 10 mars 2017.

 

Ce grand mouvement pour la démocratie n’est pas sans rappeler les manifestations à Gwangju en mai 1980. Les citoyens, surtout les étudiants, se sont déjà mobilisés contre la dictature de Chun Doo-Hwan, successeur de Park Chung-Hee.

EFFONDREMENT MEURTRIER

LA “RASPOUTINE CORÉENNE”

AU COEUR DE

LA RÉVOLUTION