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Le besoin viscéral de connaître la vérité 

 

Les familles de victimes et les citoyens ont formé des associations, telles que 4.16 (en référence à la tragédie du 16 avril). C’est actuellement l’organisation la plus influente dédiée au Sewol. Elle est responsable des manifestations organisées chaque année à la date de l’incident, notamment à l’internationale.

 

Les associations, dont 4.16, ont campé des mois sur la place de Gwanghwamun à Séoul pour protester et sensibiliser les concitoyens.

 

En 2015, une cinquantaine de parents de victimes se font raser le crâne en public en signe de protestation : ils réclament une véritable enquête. “Près d'un an s'est écoulé depuis la tragédie, et la présidente Park Geun-Hye n'a pas tenu sa promesse. Nous allons à Séoul pour avoir des nouvelles”, a déclaré un représentant des familles.

Bras de fer entre deux visions du journalisme

 

Le Sewol a donné lieu à une véritable bataille médiatique entre les élites journalistiques et les médias contestataires. Par exemple, d’importantes grèves ont eu lieu au sein des chaînes publiques KBS et MBC en mai 2014.

 

Sur cette image du 21 mai, le président de KBS, Gil Hwan-young, est dans la tourmente : les employés de la chaîne demandent sa démission. Les grévistes accusent le chef de la chaîne d’entretenir des liens trop étroits avec le gouvernement et de diffuser des informations erronées. La Maison Bleue l’a nommé chef afin de mieux surveiller KBS.

 

Une situation de censure qui dure depuis bien trop longtemps selon les journalistes de la chaîne. Ils finissent par obtenir la démission de

Gil Hwan-young le 5 juin 2014. Une victoire pour les grévistes. En septembre 2017, les mêmes raisons poussent KBS et MBC à lancer une nouvelle grève générale.

L’essor des médias contestataires

 

Il existe quelques médias contestataires, davantage progressistes et plutôt positionnés à gauche. Cette crise est l’occasion pour eux de mettre en lumière les failles et les mensonges du gouvernement. C’est notamment le cas du journal Hankyoreh qui a publié de nombreuses critiques envers le gouvernement et les forces de l'ordre. Celui-ci a également accusé d’autres journaux de se plier à la communication gouvernementale. Les journalistes traditionnels ont été qualifiés de “kiraegi”, (signifiant “journaliste-poubelle”). Ces actions contestataires ont mené au procès du Hankyoreh.

 

Par ailleurs, d’autres figures se sont aussi démarquées comme Lee Sang Ho, une personnalité importante du journalisme indépendant en Corée. En plus d’être le réalisateur du film Diving Bell, il a créé sa propre société de production et média “GOBalNews”. Il se démarque ainsi des autres canaux et garantit sa liberté d’expression.

MOBILISATION CITOYENNE

UNE DÉMISSION FORCÉE

CONTRE-POUVOIR MÉDIATIQUE