0

L’ultime espoir de la poche d’air

 

Cette image des tous derniers instants du ferry est tragique. Seule une partie de la coque émerge encore de l’eau, entourée de quelques bateaux de sauvetage qui semblent impuissants face à la situation.

 

Les Sud-Coréens ont suivi ces images en direct à la télévision : celles du ferry coulant progressivement et inéluctablement. Malgré tout, à ce moment précis un dernier espoir subsistait : celui de sauver des survivants réfugiés dans une éventuelle poche d’air.

 

Malheureusement, les opérations de sauvetage ont été largement insuffisantes et le ferry a fini par sombrer entièrement, emportant avec lui les derniers espoirs des familles.

304 gilets pour ne jamais oublier

 

Le 9 décembre 2016, des gilets de sauvetage et bougies ont été exposés sur la place Gwanghwamun à Séoul en commémoration des victimes. 304 gilets jaunes posés au sol pour 304 naufragés. Ils viennent appuyer l’irresponsabilité de l’équipage et des autorités de contrôle.

 

Les gilets sont aussi associés aux "Amoureux du Sewol" : lors d’une descente dans le navire englouti, un plongeur découvre le corps d’un adolescent. En voulant le remonter, il se rend compte que son gilet de sauvetage est attaché à celui d’une jeune fille : "Ces deux là ne voulaient pas se séparer. Mon cœur était brisé." Ces images ont fait le tour des réseaux sociaux sud-coréens.

 

Un autre symbole emblématique : le ruban jaune. Il est rapidement devenu l’emblème de cette tragédie. Il représente l’espoir d’un retour des disparus pour les familles. Pour les citoyens c’est aussi un moyen de montrer leur soutien et d'affirmer : "nous n’oublions pas". 

Il est intéressant de noter que la couleur jaune est devenue caractéristique du Sewol car celle-ci est associée à la jeunesse dans la culture coréenne.

Un dernier message

 

L’échange entre les élèves et leur professeur prouve qu’on leur ordonne de rester en place et de porter un gilet de sauvetage. Les messages des lycéens envoyés à leur famille sont nombreux. Ils sont, au moment du drame, les seules sources d’information pour essayer de comprendre ce qu’il se passe à bord tandis que les chaînes d’information rapportent des nouvelles contradictoires.

 

De telles sources constituent des preuves irréfutables et rendent la vérité difficile à cacher. Ces témoignages donnent une voix aux victimes. Ils ne peuvent être manipulés et montrent l’irresponsabilité de la gestion de l’accident.

 

Dans les mois qui ont suivi le naufrage, la récupération des téléphones engloutis par la mer a perpétué la mémoire des victimes. 

DERNIERS INSTANTS DU FERRY

UN SYMBOLE DOULOUREUX

DES PREUVES IRRÉFUTABLES